Photographe:
Group Galloo Recycling
Auteur:
Paul-Emmanuel Casier, Managing Director chez Group Casier, p-e.casier@casier.be
Avec 750 travailleurs répartis dans 43 filiales en Belgique, en France et aux Pays-Bas, Group Galloo Recycling est l'une des principales entreprises de recyclage de métaux ferreux et non ferreux et de plastiques en Europe occidentale. « Nous devons être à la pointe des techniques de recyclage les plus avancées », explique le CFO Dries Wyffels. « Cela implique d'exploiter de nouveaux marchés, de traiter de nouveaux flux et de tendre vers un recyclage à 100 %. »
Galloo est le leader du marché en Belgique et dans le nord de la France dans le domaine du recyclage des métaux ferreux et non ferreux et des plastiques. « La spécialité de Galloo est tout ce qui comporte du plastique et/ou du métal », souligne le CFO Dries Wyffels. « Nous traitons des flux de matériaux complexes tels que les véhicules hors d'usage, les produits bruns et blancs et les métaux non ferreux issus des cendres d'incinération. De nouveaux produits et de nouveaux flux de matériaux sont également ajoutés en permanence. Il suffit de penser à la transition des tubes cathodiques aux écrans LCD et maintenant aux écrans LED, ou aux panneaux solaires et aux voitures électriques. »
Dries Wyffels : « En fait, notre mission est circulaire en soi : nous visons une valorisation à 100 %. Nous vendons des matériaux et des matières premières qui peuvent être réutilisés. La majorité des matériaux fournis sont des déchets métalliques et plastiques qui ne peuvent être réutilisés. Nous les séparons et les retraitons pour en faire des matières premières secondaires. Notre plus grand atout est ce que nous faisons avec les fractions résiduelles. Ce que le non-initié considère comme de simples déchets, prêts à être mis en décharge ou brûlés, constitue pour nous un défi économique et écologique et fait l'objet de recherches permanentes. D'une part, cela en vaut la peine en raison du volume des flux de matériaux et, d'autre part, nous avons à cœur de ne pas abandonner et d'aller jusqu'à ce dernier pour cent qui doit être et sera recyclé. »
« Joseph Galloo et plus tard Antoine Vandeputte étaient effectivement des visionnaires. Ils ont investi dans le premier broyeur de la région à Menen, en Flandre occidentale. Tandis que certains émettaient des doutes quant à leur investissement, eux croyaient dur comme fer au recyclage. Galloo a toujours été convaincu que les déchets pouvaient jouer un rôle économique. À l'époque, l'écologie n’existait pas encore, elle est venue plus tard. »
« L'aspect visionnaire réside principalement dans le fait que nous considérons comme une nécessité absolue de recycler les plastiques, même si cela reste une donnée économique très compliquée. Sur le plan écologique, les plastiques recyclés sont une nécessité, mais sur le plan économique, la percée n'est pas encore là. Ce changement doit encore se produire. Il est difficile de concurrencer le matériau vierge, qui est en définitive un dérivé du pétrole. Opter pour un matériau recyclé demande toujours un effort (financier) de la part du consommateur. »
« Une telle taxe pourrait contribuer à remplacer le pétrole et ses dérivés. Mais je considère qu'il s'agit d'une mesure temporaire, jusqu'à ce que le changement de mentalité ait eu lieu. Il existe également des options fiscales : pourquoi le gouvernement ne baisse-t-il pas le taux de TVA sur les produits recyclés pour les rendre plus compétitifs ? »
« La pression exercée par le gouvernement pour utiliser davantage de recyclats est forte en ce moment. Prenez les signaux autour de l'écoconception, par exemple. De plus en plus de produits sont conçus à partir de recyclat. Cette systématique est même inculquée aux jeunes et aux étudiants. Ce n’est pas pour rien que la prévention est au sommet de l'échelle de Lansink. Il est grand temps d'exclure totalement les matériaux non recyclables des produits, car ils font obstacle à un recyclage à 100 %. À cet égard, l'écoconception et le recyclage vont de pair. »
« Dans le secteur de la construction, notamment, les gens sont à la recherche d'alternatives : cloisons mobiles, produits et isolations à base de produits résiduels, nouvelles routes à base de résidus de déchets... Le succès du vintage est également frappant, car c'est aussi une base de la circularité. Je vois aussi l'impression numérique pour plastiques percer. Cela permet de fabriquer sur mesure des pièces de rechange qui ne sont plus disponibles. »
« Personnellement, je crois fermement à la poursuite du développement exponentiel de la technologie. De plus en plus d'entreprises proposent des solutions technologiques pour le recyclage ou souhaitent coopérer avec une entreprise de recyclage pour trouver des solutions. Pensez, par exemple, aux techniques de tri basées sur les rayons X, la reconnaissance des couleurs... Nous testons également des robots pour trier les matériaux qui sortent du broyeur. Cela se fait encore manuellement, mais nous n’arrivons plus à trouver des personnes pour exécuter ce genre de travail. Nous devons former les systèmes, mais pour l'instant, ceux-ci n’atteignent pas encore le niveau du personnel. »
« J'en vois trois : mettre moins de déchets en décharge, organiser la logistique différemment et trouver des collaborateurs et les garder. Nous devons réussir à réduire complètement la fraction résiduelle à 0,00. Il est également vrai que les décharges sont de plus en plus remplies. Il est temps d’agir. Le gouvernement ne délivre plus de permis pour de nouvelles décharges, le message est donc le suivant : recyclez à 100 %, résolvez le problème ! Nous devrons donc être créatifs. Nos collaborateurs recherchent des méthodes pour utiliser les produits résiduels, par exemple sous la forme de pellets ou dans l'industrie routière. Nous creusons dans ce sens, bien que Galloo jouisse déjà d’une belle réputation dans le traitement des fractions résiduelles. »
« Dans tout ce que nous faisons, nous devons tenir compte de l'empreinte écologique. Par exemple, Galloo joue la carte du transport par voie d'eau : le groupe investit de plus en plus dans des implantations au bord de l'eau et opte résolument pour une navigation intérieure écologique. »
« Nous continuons également à investir dans notre capital humain. Nous disposons d'un service du personnel étendu et menons une politique de santé active. Malgré la taille de l'entreprise, nous attachons une grande importance à des lignes de communication courtes et au respect de chaque employé. Chez Galloo, vous n'êtes certainement pas un numéro, mais une personne. Nous apprécions beaucoup l'initiative et l'esprit d'entreprise personnel. »
« La circularité consiste à préserver les matériaux et les ressources dans l'économie en évitant les déchets et en réutilisant les matériaux, afin de réduire nettement l'impact environnemental des nouvelles matières premières et des nouveaux matériaux. »
« En premier lieu, en triant nos déchets. En Flandre, nous sommes bons élèves, mais nous pouvons toujours faire mieux. L'objectif devrait être de réduire à zéro les déchets résiduels. Il existe vraiment de nombreuses possibilités pour traiter correctement les déchets. Vous pouvez même gagner de l'argent si vous apportez des appareils électroniques et des métaux sur un site Galloo. Nous pouvons également faire notre part en tant qu'individus en adaptant notre comportement de consommation. Les déchets que nous ne pouvons pas recycler correctement doivent être évités. Ce que l'on oublie souvent, c'est qu'il existe aussi des moyens de réduire la montagne de déchets, par exemple en élevant des poules qui mangeront vos déchets de cuisine, en compostant vos déchets biodégradables dans un tonneau ou sur un tas de compost, ou en mulchant l'herbe que vous coupez dans votre jardin pour en faire de l’engrais. »
« La sensibilisation peut aider, mais le message n’est peut-être pas suffisamment convaincant. En tant qu'entreprise, nous ne pouvons pas recycler seuls, c'est pourquoi, avec le slogan de notre entreprise, nous invitons tout le monde à nous rejoindre : Let’s Recycle! »
« Au vu de l'activité de l'entreprise, je vois l'avenir de Galloo comme 100 % positif. En tant qu’actrice du marché, l'entreprise est là pour rester. Nous traitons 1 400 000 tonnes par an. La croissance de Galloo est stimulée par l'approche sociale de la circularité. Les jeunes sont prêts pour cela. Le recyclage est également devenu un argument positif et une pensée gagnante en matière de recrutement. Je regarde et j'écoute également mes enfants et leurs partenaires : le réflexe vert et l’approche circulaire sont totalement ancrés dans les mentalités. Trois de mes quatre enfants achètent occasionnellement des vêtements dans un magasin de seconde main. Et ils n'ont pas nécessairement suivi l'exemple de leurs parents. Le changement est donc bel et bien en marche. »
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