Q-lite
Jeroen Raeijmaekers
producteur et fournisseur d’écrans digitaux Q-lite

Photographe:

Q-Lite

Auteur:

Casier-Nadinezw-w

« Utiliser le moins possible de matériaux et les garder aussi purs que possible »

« Utiliser le moins possible de matériaux et les garder aussi purs que possible »

La durabilité est l’un des fers de lance de Q-lite, producteur et fournisseur d’écrans LED et LCD. « Avec notre modèle commercial “Display as a Service”, nous avançons à grands pas dans la transition circulaire », affirme Jeroen Raeijmaekers, responsable de la durabilité et de la communication.

Il y a de fortes chances que vous ayez récemment croisé un écran fabriqué par Q-lite. Écrans digitaux de gestion de circulation et de stationnement, croix vertes des pharmacies, tableaux d’affichage au bord des terrains de sport ou écrans digitaux dans les vitrines et les magasins : les solutions de Q-lite font partie du paysage. L’entreprise compte plus de 100 travailleurs répartis dans quatre bureaux et usines situés à des emplacements stratégiques en Belgique et aux Pays-Bas. « Nous développons nos propres produits, y compris les logiciels associés, et nous assemblons tout jusqu’au produit final », explique Jeroen Raeijmaekers. « Notre siège de Baarle est situé à cheval sur la frontière. On peut donc vraiment parler d’une entreprise belgo-néerlandaise. »

Depuis quand travaillez-vous chez Q-lite et quel est précisément votre rôle ?

Jeroen Raeijmaekers : « VP Capital, la société d’investissement de la famille van Puijenbroek et principal actionnaire de Q-lite, attribue depuis 2018 un score de durabilité à tous ses investissements directs. La société applique à cet effet le principe ESG : elle effectue une mesure de référence sur la base de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance et y associe une feuille de route dans le but de devenir un leader du développement durable dans son secteur d’ici cinq ans. J’ai été embauché en 2018, avec pour mission de mettre en œuvre cette progression durable au sein de Q-lite et de rationaliser la communication interne et externe à ce sujet. »

Jeroen Raeijmaekers, producteur et fournisseur d’écrans digitaux Q-lite
Comment votre stratégie de développement durable s’inscrit-elle dans le cadre de la transition circulaire ?

« Le passage à une conception et une production circulaires est le moteur de la durabilité pour Q-lite. Notre ambition est de passer d’un modèle économique linéaire à un modèle circulaire, en proposant un service plutôt qu’un produit. Dans notre modèle “Display as a Service” (DaaS), Q-lite reste propriétaire de l’écran et l’installe pour une période de 7 à 15 ans (selon le contrat) chez le client, moyennant une redevance annuelle pour les services. Ces services incluent les mises à niveau qui améliorent l’efficacité énergétique et la qualité d’image des écrans et prolongent ainsi leur durée de vie. »

« Avec le modèle “Display as a Service”, Q-lite réduit de 40 % l’empreinte carbone et de 70 % la consommation de matières premières. »
Jeroen Raeijmaekers
L’écran est-il également circulaire ?

« Oui, dans le sens où il est entièrement démonté en fin de vie. Il est composé de matériaux hautement recyclables qui incorporent du recyclat. Par exemple, le boîtier en aluminium entièrement recyclable contient 80 % de matériaux recyclés et le verre est principalement constitué de recyclat. Nous utilisons le moins possible de matériaux et les gardons aussi purs que possible. Voilà pourquoi nous refusons par exemple d’utiliser des mousses et revêtements. Grâce à notre système à clipser et à visser, nous pouvons mettre à niveau tous les matériaux pour prolonger la durée de vie de l’écran LED.  Lorsqu’il est en fin de vie, nous pouvons démonter le boîtier en aluminium, le câblage, les circuits LED, etc., et les réutiliser après un recyclage de haute qualité. VITO a calculé pour nous l’impact de notre écoconception sur le modèle économique que nous y associons. La conclusion est qu’au cours de ces 15 années, notre écran LED circulaire a réduit de 40 % l’empreinte carbone et de 70 % la consommation de matières premières, car il s’agit de matériaux et de composants recyclables que nous pouvons réintégrer dans la chaîne. Je pense que c’est l’essence même de l’économie circulaire : limiter au maximum la consommation de matériaux et conserver ces matériaux dans le meilleur état possible dans la chaîne pendant toute la durée de vie du produit. »

Que deviennent les écrans en fin de vie ?

« Ils reviennent chez Q-lite. Nous avons visité de nombreux partenaires de recyclage, mais nos écrans sont trop grands pour être traités chez eux. Dans les entreprises de recyclage traditionnelles, ils sont découpés et terminent finalement dans le broyeur, ce qui n’est pas notre volonté. Les entreprises de travail adapté n’osent pas s’atteler à la tâche. Elles préfèrent avoir 1 000 ordinateurs portables identiques qu’elles peuvent démonter les uns après les autres. Nos écrans ont tous des dimensions différentes et, de par leur taille, ils peuvent poser des problèmes de sécurité. Par exemple, le verre doit être retiré à l’aide d’une ventouse et pèse quelques centaines de kilos, ce qui n’est pas sans danger. C’est pourquoi nous réalisons le démontage nous-mêmes. Nous regroupons généralement ces travaux en été afin que les saisonniers puissent également y participer, car le démontage n’est pas encore financièrement intéressant. Nous pensons toutefois qu’il le deviendra à l’avenir, car la valeur des matériaux augmente. Avec ce que nous démontons, nous créons des flux de matériaux purs destinés à la réutilisation ou au recyclage. »

Vos écrans circulaires se vendent-ils bien ?

« Actuellement, environ 20 % de nos commandes sont “circulaires”, du moins selon notre définition (voir ci-dessous, ndlr). Nous avons six marchés, ce qui est aussi notre force : villes et communes, publicité, commerce de détail, industrie, mobilité, transports publics et sports. La taille de chaque marché fluctue un peu. En ce moment, celui des villes et communes fonctionne plutôt bien. En un an et demi, nous avons vendu environ 120 écrans aux villes et communes flamandes, dont 70 % environ selon le modèle “Display as a Service”. »

Certaines entreprises ressentent peu d’intérêt pour la circularité parmi leurs clients. Est-ce également le cas de Q-lite ?

« Il est vrai que les efforts circulaires ne sont pas toujours “vendeurs”. Tout l’art consiste à en présenter explicitement les avantages pour le client final. Pour les produits circulaires, il s’agit par exemple de l’évolutivité et de la longue durée de vie. Il faut mettre en avant ces avantages, ce sont nos USP. Vous pouvez toujours essayer de convertir tout le monde en Belgique en gourou du développement durable, mais ce sont en fin de compte les producteurs et les pouvoirs publics qui doivent changer le système, afin que le client ne voie que les avantages et réalise à peine qu’il achète un produit circulaire. »

Comment vos fournisseurs réagissent-ils à votre transition d’un modèle économique linéaire à un modèle circulaire ?

« Nous les impliquons dans cette démarche. Nous travaillons principalement avec des fournisseurs de composants européens et asiatiques qui doivent tous se conformer à notre propre définition de la circularité (voir ci-dessous, ndlr). Si vous avez affaire à un bon fabricant dont le directeur y croit, il se lancera dans la démarche circulaire sans problème, qu’il soit basé en Europe ou en Chine. »

Comment envisagez-vous l’avenir ?

« Si nous disposons ici d’une abondance de matériaux recyclés bon marché, nous pourrons commencer à rendre toute l’industrie plus durable avec des matières premières recyclées. Si l’industrie du recyclage est également présente ici, alors, en tant qu’entreprise manufacturière locale, vous avez un avantage considérable sur les autres entreprises manufacturières qui ne se trouvent pas dans cette “zone de recyclage”. À mon avis, il est vital de développer l’industrie du recyclage ici, et c’est un point sur lequel nos décideurs politiques doivent se concentrer. »

La circularité chez Q-lite

Pour Q-lite, un produit est circulaire s’il remplit toutes les conditions suivantes :

  • Le produit est fabriqué à partir de matériaux durables :
  • 20 % de matériaux recyclés en poids ;
  • électronique pure (pas de circuits LED intégrés) ;
  • plastique et mousses limités au strict minimum ;
  • étanchéité au niveau du boîtier plutôt que de l’électronique ;
  • apparence du produit préservée grâce à une peinture de qualité.
  • Le produit peut être mis à niveau sur le plan de l’écran et de l’alimentation électrique.
  • Le produit peut être facilement démonté en flux purs de matières premières pour être réutilisé ou recyclé.
  • Le démontage du produit en fin de vie est garanti.

Plus info de Q-lite: www.Q-lite.com
Plus info de Display: Service (DaaS)
Plus info de  VP Capital