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Gerben Foulon
entreprise de recyclage de déchets électroniques Mirec Recycling

Photographe:

Mirec recycling

Auteur:

Casier-SaraZwW

« Prévenir l’épuisement des ressources naturelles en récupérant les métaux précieux »

« Prévenir l’épuisement des ressources naturelles en récupérant les métaux précieux »

Mirec Recycling traite les équipements électriques et électroniques excédentaires et mis au rebut (DEEE). « Nous préparons ces matériaux en vue de leur réutilisation et de leur recyclage », explique Gerben Foulon, responsable du développement commercial. « Pour permettre un processus de production circulaire, il est crucial que les départements de R&D du monde entier prennent en compte les possibilités et les exigences de la réutilisation ou du recyclage dès la phase de conception. »

Gerben Foulon a débuté sa carrière dans une société de location de véhicules utilitaires. « En 2008, j’ai rejoint Van Gansewinkel (aujourd’hui Renewi). J’y ai exercé la fonction de responsable grands comptes pendant dix ans. En octobre 2017, j’ai commencé à travailler chez Sims Recycling Solutions, dont le nom a changé en Mirec Recycling le 1er avril 2020. En tant que responsable du développement commercial, je me charge de trouver des équipements électriques et électroniques excédentaires et mis au rebut. Cela va de cafetières en panne que les citoyens amènent au parc à conteneurs aux ordinateurs, smartphones et jeux électroniques, en passant par des équipements de laboratoire, des serveurs et même des salles de serveurs entières. »

Qu’advient-il de ce matériel ?

Gerben Foulon : « Mirec Recycling effectue les étapes préparatoires afin que les fonderies puissent récupérer les métaux précieux issus des équipements. Il s’agit notamment du platine, du palladium, du cuivre, de l’or, de l’argent et de l’indium. Les fondeurs sont incapables de traiter des appareils complets. Nous nous chargeons donc du tri préalable et du traitement par broyage des matériaux. »

Gerben Foulon, entreprise de recyclage de déchets électroniques Mirec Recycling
Comment cela contribue-t-il à une chaîne de production circulaire ?

« Grâce à ce procédé, les métaux précieux nécessaires à la production de nouveaux équipements ne doivent plus être physiquement extraits du sol. Certains métaux précieux utilisés dans les équipements informatiques seront épuisés d’ici cinq ans. L’indium est déjà pratiquement introuvable. En récupérant ces métaux précieux, nous évitons l’épuisement des ressources naturelles. »

« Depuis l’introduction du RGPD, les flux informatiques entrants chez Mirec Recycling sont en augmentation. »
Gerben Foulon
Que faites-vous des autres matériaux ?

« Nous séparons également les plastiques et autres métaux (non) ferreux des appareils et les confions à des transformateurs accrédités qui en assurent le recyclage. Avec l’accord du client, nous examinons si certains produits ou pièces peuvent être réutilisés. Nous supprimons les données des ordinateurs et les rendons au client qui les redistribue, par exemple à des écoles ou à son propre personnel. Si le client nous y autorise, nous pouvons aussi rechercher nous-mêmes des possibilités de réutilisation, une part des bénéfices étant versée au producteur initial. Notre modèle d’activité se fonde sur l’échelle de Lansink, selon laquelle la réutilisation est préférable au recyclage. Dans tous les processus de traitement, nous accordons la priorité à la sécurité et à la durabilité et respectons les lois et réglementations belges et européennes. »

Les flux entrants augmentent-ils ou diminuent-ils ?

« Nous observons une nette augmentation. Dans le passé, les déchets électroniques et électriques étaient généralement confiés au collecteur de déchets. Depuis l’introduction du RGPD, de plus en plus d’organisations reconnaissent l’importance d’impliquer un transformateur final dans la gestion de ces déchets en raison de la sensibilité des données qu’ils contiennent. Une grande banque ou une compagnie d’assurances, par exemple, ne peut plus se permettre de confier ce type de déchets à un collecteur de déchets, car l’organisation ne sait alors pas où et comment les matériaux sont traités, ni si toutes les données ont été détruites. Désormais, les hôpitaux proposent également ce type de déchets sous forme de fraction séparée, notamment en raison du secret médical. Chez Mirec Recycling, chaque client reçoit un certificat de traitement. »

Comment la composition des produits a-t-elle évolué ces dernières années ?

« À mon grand regret, force est de constater que la qualité de certaines pièces a fortement diminué. Il en résulte une réduction de la durée de vie des équipements et un traitement plus complexe et parfois plus risqué. C’est notamment le cas des cartes de circuits imprimés : autrefois incassables, elles peuvent aujourd’hui être brisées à la main. La proportion de métaux précieux dans les circuits imprimés est également en baisse. La qualité des batteries lithium-ion s’est elle aussi énormément détériorée. Or, moins la qualité des batteries est bonne, plus le risque d’incendie lors de leur traitement est élevé. Un problème additionnel est que de plus en plus de batteries sont mises en circulation, par exemple dans les smartphones, les trottinettes, les vélos, les casques audio… Nous devons retirer toutes ces batteries des appareils. Et comme beaucoup de ces appareils sont de plus en plus petits et compacts, il s’agit d’un travail purement manuel. Essayez un peu de retirer la batterie d’un smartphone… Cela peut prendre jusqu’à dix minutes. Le smartphone doit d’abord être chauffé dans un four pour que la batterie se détache. Il n’existe à ce jour aucune technologie permettant de rationaliser et d’accélérer ce processus. L’expression “Vos déchets ont de la valeur” n’est donc qu’une face de la médaille : le traitement sûr et durable des déchets coûte également de l’argent. »

Quels sont les appareils électroniques les plus polluants ?

« Je pense en premier lieu aux produits de moindre qualité fabriqués en Chine, comme les jouets, les petites voitures, les smartphones… Leur conception ne tient absolument pas compte du fait qu’ils deviendront un jour des déchets. En fin de compte, ces produits reviennent donc plus cher qu’une marque de qualité. Et je ne vous parle même pas des emballages. En outre, nombre de ces produits contiennent également de très petites piles difficiles à retirer. »

Quelles innovations peuvent, selon vous, contribuer à une plus grande circularité ?

« Je compte avant tout sur le monde de l’informatique qui est en pleine évolution. Divers acteurs prennent des initiatives pour intégrer un certain pourcentage de recyclat dans les nouveaux produits, même si cela ne fait pas l’objet d’une réglementation générale aujourd’hui. Je pense qu’une grande responsabilité incombe aux départements de conception. Ils doivent tenir compte du fait que le produit arrivera un jour en fin de vie. Ils doivent viser la durée de vie la plus longue possible et permettre la réutilisation ou le recyclage du produit ou de certains composants ou matériaux. »

Quel rôle le consommateur joue-t-il dans ce domaine ?

« Il peut contribuer à influencer ce processus en choisissant des produits en fonction de leur durée de vie, de la proportion de matières premières recyclées, des possibilités de réutilisation ou de recyclage de certains composants, etc. Et bien sûr, il peut aussi se demander s’il a vraiment besoin du dernier modèle de tel ou tel appareil. »

Les Belges sont de bons trieurs. Le constatez-vous aussi chez Mirec Recycling ?

« Tout à fait. La plupart des consommateurs savent qu’ils ne peuvent pas simplement jeter les déchets électriques et électroniques à la poubelle. Cela n’arrive plus, ou du moins très peu. Le fait que les déchets électriques et électroniques doivent être collectés et traités séparément est désormais connu de tous. »

Comment envisagez-vous l’avenir ?

« Je constate que certains fabricants ont bel et bien la volonté d’intégrer la circularité dans la conception de leurs produits et dans leurs processus opérationnels. Je pense par exemple à certains fournisseurs de trottinettes partagées qui récupèrent leurs engins pour en fabriquer de nouveaux à partir de pièces et de matériaux recyclés. Ou encore aux producteurs de matériel informatique qui s’imposent d’incorporer un certain pourcentage de plastiques recyclés dans les nouveaux équipements. J’espère que de plus en plus d’entreprises suivront leur exemple et passeront à un modèle économique circulaire ! »

Pour en savoir plus sur les produits et services de Mirec Recycling, rendez-vous sur mirec.be